Fast, d’Olivier Lenel et Didier Poiteaux au Théâtre des Doms – Avignon OFF

Didier Poiteaux s’était déjà révélé sur la scène du Théâtre des Doms dans Un silence ordinaire. Adepte d’investigations sur des sujets de société engagés et profondément humains. Il revient aux côtés d’Olivier Lenel sur le plateau franco-belge avec Fast, un spectacle qui interroge nos habitudes de consommation vestimentaires. Une pièce ludique et nécessaire qui dénonce avec intelligence et humour les dérives de la fast fashion. 

®-Ryszard-Karcz-

C’est au sein d’un dispositif bi-frontal, avec un public souvent éclairé, que Didier Poiteaux et Olivier Lenel jonglent entre jeux télévisés, restitutions d’entretiens avec des spécialistes et statistiques. D’un jeu de devinettes sur la chaussure tendance selon l’année choisie (n’oubliez pas que les UGG vendues aujourd’hui à 200 euros sont à l’origine les chaussures des fermiers australiens…) on passe à l’exposition d’études et de chiffres affolants sur les dérives de la fabrication et de la consommation du vêtement. Une manière habile et pas trop prise de tête de toucher et de sensibiliser tous les publics, toutes générations confondues. 

S’interroger sur notre manière de consommer. Consommer moins mais surtout mieux. Analyser ses besoins réels et pratiques en distinguant les achats émotionnels des achats nécessaires. Boycotter les mauvaises plateformes irrespectueuses de l’environnement, de leurs salariés et qui utilisent des matières nocives pour la santé et désastreuses pour la planète. En quelques mots, cesser de remettre une pièce dans la machine en contribuant aux montagnes de vêtements qui métamorphosent des paysages sublimes en décharges à ciel ouvert. Le secteur de la mode génère une telle charge de déchets qu’il est grand temps d’agir.

Didier Poiteaux et Olivier Lenel sont deux acteurs engagés et spontanés mais aussi drôles et inventifs. La dynamique de Fast est parfaitement maitrisée et même s’ils dénoncent ils ne renient pas pour autant leur amour de la mode, à laquelle ils rendent hommage, dans un défilé d’abord grotesque et risible, qui prendra par la suite des allures de véritable fashion week, avec de superbes costumes de créateurs.

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