Lack, de Lorraine de Sagazan et Guilaume Poix au Théâtre des Bouffes du Nord

Lorraine de Sagazan s’associe de nouveau à l’auteur de théâtre Guillaume Poix et monte avec huit comédiens et comédiennes en devenir issus du dispositif Talents Adami Théâtre, Lack, un manifeste sur la passion amoureuse et la libération de la parole. Un spectacle miroir d’une jeune génération assoiffée d’identité, de partage et qui s’empare avec fougue, conviction et beaucoup de clichés du Théâtre des Bouffes du Nord.

Huit artistes qui se font les relais des témoignages qu’ils ont accumulés. Les portes paroles des victimes, des blessés, des cœurs brisés, rejetés, ignorés, écrasés. De ceux qui souhaitent s’excuser avec ironie de leurs vengeances réparatrices. De ceux qui plusieurs années plus tard ont enfin compris le traumatisme et réalisés les mécanismes d’emprises qui se sont joués. 

Un cri, un appel à l’amour, au sexe, à la communion, à l’écoute de ses hormones, car sans amour l’existence a peu de saveur. Une génération libre de tous les carcans, des jeunes qui s’assument mais qui souffrent. Car aiment-on aujourd’hui comme on aimait  il  y a vingt ans? 

Entre témoignages personnels et dimensions plus universelles les comédiens embarquent le public dans leur traversée sentimentale parfois dévastatrice. Ils cherchent l’autre, le traquent, essayent de le comprendre, le provoquent, clament haut et fort être ouverts à toute éventualité. Difficile de démêler le vrai du faux entre interprétation et expériences personnelles. Chacun y va de son anecdote et de sa revendication. Le lien avec le spectateur est maintenu en continu. Des balles sont lancées, des numéros de téléphone distribués, Nemo Schiffman se jette dans le public. Le désespoir et l’urgence de se connecter aux autres imprègnent toute la salle.

Marine Gramond, Aymen Bouchou et Kim Verschueren sont les trois révélations de ce spectacle un peu fleuve qui fait sourire et amuse mais qui malheureusement laisse peu de traces tant sa construction est anecdotique et ses interventions souvent trop stéréotypées.

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