Le cinéaste et metteur en scène Wilfried Wendling s’inspire de Shakespeare et présente, un week-end, au Nouveau Théâtre de Montreuil : Hamlet, je suis vivant et vous êtes morts.
De Shakespeare, il conserve l’aspect spectral, l’errance ainsi que la trahison et le meurtre. Tous ces sujets sont représentés et imagés au sein d’un univers psychédélique et rare au Théâtre. Une forme très expérimentale qui s’apparente presque à une attraction. Une installation vidéo occupe tout l’espace de la scène et de la salle. Les murs sont recouverts du spectre d’Hamlet, représenté par le comédien Serge Merlin qui se dédouble et divague. Des images de toutes sortes envahissent le plateau et accompagnées par la musique électroacoustique de Pierre Henry, nous font entrer dans un univers fantasmagorique et mystique. Le spectateur est noyé, presque agressé par tous ces effets visuels et sonores. Il se tend, car il est martelé, désagréablement, par toutes ces technologies, desservant à la fois le théâtre et la volonté initiale de créer des errances multiples.
Etonnant que Serge Merlin passe de la finesse de Bernhard et de Beckett à cette conception futuriste où les machines et le vacarme règnent. Lui qui aime tant entendre le texte. Mais ce soir-là nous nous contenterons seulement de le voir à travers le prisme de projections. L’attente se fait longue, au bout de plus d’une heure de spectacle, collés devant des écrans, sans la présence de la chair du comédien, le show se termine. On nous annonce alors qu’un incident technique a troublé la préparation du comédien Serge Merlin qui n’a pu revenir au plateau pour interpréter son texte à la hauteur de son exigence. Il semblerait que Serge Merlin ne joue pas le jeu !