Metteur en scène et écrivain, Alexis Michalik excelle dans l’art de raconter des histoires. Avec sa nouvelle pièce Une histoire d’amour, à la Scala, il signe sa plus belle création.
Katia lesbienne assumée et Justine hétérosexuelle confirmée, tombent amoureuses. Bien qu’en couple depuis seulement quelques mois, tout s’enchaine à un rythme passionné, à l’image de leur histoire d’amour. Elles se marient sous la houle de William, le frère de Katia, un brillant écrivain dépressif. Justine propose à Katia de faire un enfant et de tenter l’insémination artificielle. Alors que Katia est enceinte, Justine s’éloigne et la quitte. Douze années plus tard, Katia apprend que son cancer a refait surface. Il lui reste quelques semaines pour trouver un tuteur à sa fille Justine. Elle se tourne alors vers son frère qu’elle n’a pas vu depuis cinq ans.
Le texte d’Alexis Michalik est fluide et savamment dosé. L’humour et l’émotion sont au rendez-vous. Il parvient avec beaucoup de douceur et d’humanité à aborder un sujet d’actualité, la PMA, qui se fond dans les méandres de l’Amour, ce thème intemporel. Bon nombre de spectateurs s’identifieront à ces situations si proches de leur quotidien. Là est tout le talent de ce metteur en scène, qui parvient à ramener l’intimité des être, sur un plateau de Théâtre.
Les scènes s’enchainent dans un rythme parfaitement orchestré. Nous retrouvons le mécanisme habituel des changements à vue, propre à tous les spectacles du metteur en scène, qui préfère une vérité assumée à une illusion mensongère. Il suffit d’1h30 pour plonger le spectateur dans les prémices, la passion et la mort d’une histoire d’amour. Un laps de temps si court et qui pourtant apparait comme infini. Une course contre le temps, qui se traverse la larme à l’œil. L’histoire de plusieurs vies, incarnée par des comédiens sensibles et engagés. La grâce maîtrisée de Pauline Bression se mêle à la tendresse instable d’Alexis Michalik. La douceur de Marie-Camille Soyer à la rage de Juliette Delacroix.