Brûlez-là !, par Michel Fau au Théâtre du Rond-Point

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@Philippe Savoir

« Brûlez-là » est une pièce écrite par Siméon à la demande de Michel Fau. Pour incarner Zelda Fitzgerald, la femme et l’égérie de Scott, le metteur en scène a choisi Claude Perron, une comédienne déchaînée pour ce personnage scandaleux qui a marqué les années 20. Libérée, excentrique et authentique, Zelda nous en fait voir de toutes les couleurs.

Il ne s’agit pas d’un biopic mais d’une fiction sur la folie humaine. Zelda Fitzgerald, héroïne de son temps, a marqué les esprits en offrant aux femmes un vent de liberté. Indépendante et audacieuse, elle a été internée plusieurs fois et est morte dans l’incendie qui a ravagé le dernier hôpital dans lequel elle a été enfermée.
Comme décor, une maison de poupée, rose, qui aligne portes et fenêtres. La comédienne parade et s’amuse en y passant bras et jambes. Michel Fau crée un monde merveilleux pour Zelda qui porte une tenue de ballerine. Ce qui ne l’empêche pas de boire du gin et de fumer cigarette sur cigarette. Point d’innocence, mais une démesure à la hauteur de la réputation du couple chic, mondain et mythique qu’elle formait avec son mari.
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Brûlez-là!
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Elle est presque seule sur scène, avec, pour principal spectateur, « son Scott », un Bertrand Schol, presque muet, perché sur une chaise d’arbitre, les yeux rivés sur elle. Elle nous confie le quotidien de sa cure et nous raconte avec entrain et sans nostalgie des pans de leur histoire. Nous découvrons son idylle avec l’amour de sa vie ; ses comportements provocants avec les hommes, notamment Ernest Hemingway ; sa frustration face à ses échecs littéraires et sa passion dévorante pour la danse classique, son refuge.

Son récit renvoie à l’ambiance des années folles, légère et insouciante, à l’envoûtement du jazz. Elle était la muse de son époux, l’une de ses sources d’inspiration. Mais l’alcool, la drogue, le succès, la gloire les mènent à la catastrophe.
Claude Perron, sait saisir l’ambiguïté de cette femme entière mais instable, bouleversante et exaspérante. Elle regorge d’énergie, alterne les humeurs et les contradictions, nous séduit avec l’effronterie de ses anecdotes. Vie déroutante mais fragilité perceptible qui conduisent inélectablement à l’internement et au drame!Brûlez-là, de Christian Siméon mis en scène de Michel Fau
Paris – Théâtre du Rond-Point – jusqu’au 19 juin 2016

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