Silvia, par le Cirque National Alexis Gruss

14 - Cirque National Alexis Gruss - SILVIA - Rubans -  ©2013 Photography by K - www.image-k.comUn Cirque dont la renommée, n’est plus à faire, trois générations qui occupent la piste avec des sensibilités différentes et une imagination fleurissante, qui nous embarque aux confins d’une aventure pleine de surprises.

Douze ans après sa disparition, le Cirque National Alexis Gruss, rend hommage à Silvia Monfort, cette grande artiste qui leur permit de transmettre leur passion au plus grand nombre. À travers Silvia, leur 40e création, ils reviennent sur l’Histoire de leurs plus grands numéros. Un parcours initiatique qui retrace l’évolution de leurs racines.

Comme pour le Théâtre du Soleil, se rendre au Cirque Gruss, c’est s’engouffrer dans un voyage de plusieurs heures, qui commence avant même que le spectacle ait débuté. On observe ce chapiteau atypique, on se nourrit de la chaleur qui émane des lumières et des couleurs, de cette ambiance festive et apaisée. L’élément le plus singulier est cette sensation de s’immiscer dans un espace à la fois public, lieu de la représentation, et intime, lieu de vie privée. Ainsi, les frontières sont quelques peu brisées, la distance est rompue et le Cirque nous ouvre les portes de son royaume, dans lequel riment générosité, plaisir et humanité. Car il s’agit avant tout d’une expérience de partage, un moment de communion avec les spectateurs.

Contrairement aux pièces de Théâtre, rien n’est écrit à l’avance, la notion d’anticipation et de quatrième mur disparaissent, pour laisser place à une dimension collective. La piste apparaît alors comme un espace d’expérimentation quotidienne, les numéros sont certes répétés, mais les facteurs à prendre en compte tellement multiples que rien n’est assuré d’avance. Aucune prévision, ni certitude de parvenir à l’exécution souhaitée. La précision et le danger, ajoutés aux éléments extérieurs, comme les partenaires et les animaux, rendent les numéros imprévisibles, autant pour l’artiste que pour le spectateur. Celui-là même, qui assiste, concentré et ébahi, à un mélange de performances et de prouesses physiques et précises, mais surtout à une déferlante de joie de vivre et à la naissance d’une poésie environnante. Engouement et lyrisme qui sont renforcés par le brillant orchestre du Cirque, dont les musiques contribuent à ce voyage imaginaire.

Des fouets, aux acrobates, en passant par le jonglage, la fildefériste et les tissus, deux instants de grâce s’imposent : « Haut les couleurs de la France » et « Vous en voulez encore? ». Sous la direction magistrale du patriarche Alexis Gruss, six étalons splendides se lancent dans la tresse d’une cavalerie circassienne tricolore. Toujours dans l’élégance et la maîtrise, ils nous offrent un de ces moments de liberté sauvage qui aujourd’hui, manque cruellement.

Dans le même registre, Maud Florees, clôture Silvia, en dirigeant et menant, debout, du haut de deux étalons, une poste de 17 chevaux au galop. La fougue, le panache et la puissance qui s’évadent de ce numéro, figent le temps et l’espace, désormais sous la seule houle d’un instant de volupté infinie, une émotion forte, qui pose son ultime empreinte.

Silvia, par le Cirque National Alexis Gruss jusqu’au 2 mars 2014 à Paris dans le 16e

Retrouvez ce papier sur l‘Huffington Post

 

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