Sous la houle du chorégraphe et sublime danseur Bouba Landrille Tchouda, la Compagnie Malka s’empare de la scène du Théâtre de la Chapelle du Verbe incarné et nous offre, à travers la danse, un Têtes d’affiche, reflet pertinent et désolant de notre société.
Une société basée sur la compétition, surtout dans le monde du travail. Un monde de l’image, dans lequel l’autre veut toujours être premier, quoiqu’il arrive, quitte à évincer l’autre par tous les moyens. Les danseurs se présentent, chacun leur tour, ils quittent leurs chaises, en périphérie du plateau, pour venir montrer qui ils sont, dans la lumière, aux yeux de tous. Chacun, avec sa singularité, avec son corps, qui se désarticule et qui tournoie. Hip-hop, Break et Danse contemporaine, se mélangent sur un carré blanc, espace de l’isolement et de l’appréhension, de la rencontre de l’autre. Peu à peu, ils se rapprocheront, jusqu’à former un groupe.
De la solitude abandonnée, naît la concurrence et ce besoin maladif d’être en tête d’affiche. Débutera une vraie partie de dominos, une lutte, dans laquelle ils tenteront, tous, de prendre la ligue de la file. Une bataille répétitive, qui nous marque de par la détermination des danseurs et leur fluidité. Les corps se défient, s’entourloupent, se jugent, explosent et se figent. Des corps singuliers, aux capacités et à la souplesse saisissante, comme chez le brillant danseur Jean-Yves Ranaivoson qui semble maîtriser son corps au-delà des possibles. Certains s’élèveront, mais pour d’autres, la chute est proche…