Jean-Michel Ribes et le Festival Impatience

Comment est né le Festival Impatience ? 

Impatience, c’est un festival qui a été initié par Olivier Py, il y a quelques années. Il nous avait sollicité pour en faire partie mais à l’époque, le manque de temps ne nous ont pas permis pas d’y participer. Puis l’Odéon a changé de direction et n’a pas souhaité poursuivre. Nous sommes donc revenus dans cette aventure, avec Télérama et le 104. Le Festival semble s’inscrire dans la mission qui est la nôtre, à savoir de découvrir la vivacité des écritures dramatiques d’aujourd’hui. Ce fut une première expérience qui s’est très bien déroulée. Nous avons rencontré des artistes talentueux.

Pourquoi s’être associé, entre autres, avec le 104 ? 

Nous avons beaucoup de passerelles de communications avec le 104. Il y a pas mal de spectacles que nous avons partagés ; souvent, nous répétons là-bas car il y a de beaux espaces pour travailler et il y également des artistes comme Gamblin ou Alfredo Arias qui commencent des spectacles au 104 et finissent au Rond-Point.

Qu’est-ce qu’il est important de défendre à travers le Théâtre ? 

L’audace ! L’audace de sortir d’une culture calcifiée, d’une culture qui a été tenue prisonnière de règles excluant les auteurs vivants, ouvrir et assumer une diversité. C’est une volonté d’aller vers l’avant, de permettre à des gens qui n’en ont jamais eu le droit de créer dans les grands Temples de la Culture ; l’audace d’éloigner la culture talibane. Ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser la ligne artistique.

Quelle est la ligne directrice du Festival ? Une volonté d’interroger notre époque ? 

D’interroger les créateurs de notre époque, de voir quelles sont les envies et les formes que prennent les créations des jeunes compagnies d’aujourd’hui, pleines d’un dynamisme et d’une énergie, d’autant plus fortes et violentes qu’elles n’ont que très peu de moyens.

Sur quoi vous êtes-vous basés pour élire la pièce gagnante Bad Little Bubble B ? 

C’est celle qui nous a le plus plu ; il n’y a pas de règles. Il s’agit de trouver la pièce la plus inventive et qui nous dénonce quelque chose de la façon la plus audacieuse possible. Ici, cela concernait les femmes dans la pornographie et j’ai trouvé qu’elles avaient été très courageuses de s’attaquer à ce sujet.

Vous êtes très attaché au Théâtre contemporain mais vous écrivez aussi pour le Cinéma. Avez-vous une préférence ? 

C’est une alternance. Il ne faut pas penser que ce sont deux Arts si éloignés. Ce sont quand même des histoires que nous racontons avec des acteurs, devant ou sans une caméra. Les films de Woody Allen, par exemple, parlent du début à la fin. Le film qui a le mieux marché cette année, Le Prénom, est, à la base, tiré d’une pièce de théâtre. Mais j’aime beaucoup écrire pour le Théâtre ; cela reste mon élan premier.

Aujourd’hui quelle est votre vision du Théâtre dans notre société ? 

Le théâtre est à la fois dans la société et hors de la société dans la mesure où il est une part de rêve de cette société. Une ligne de fuite, une issue de secours, le seul endroit ou des vivants sont face à d’autres vivants qui les soulagent du poids du monde. C’est un petit lieu où naissent de grandes idées…

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