Mère et fille dans la vie réelle, Lola et Hélène Zidi, se dédoublent, pour interpréter la grande sculptrice Camille Claudel. Entre 20 et 79 ans, de nombreux tournants opèrent dans l’existence de cette femme passionnée puis écrasée.
Les deux comédiennes lui rendent hommage et justice en créant un dialogue intérieur, reflet du combat qu’elle menait avec et contre elle-même. Comment trouver sa place et légitimer son talent artistique au sein d’une société patriarcale ? Comment parvenir à s’émanciper des griffes destructrices de son mentor, Rodin, cet homme qu’elle aima jusqu’à la folie ?
Un duo de choc qui se provoque et se soutien face au triste sort qui lui est réservé : l’enfermement et la solitude. Vaincre le silence et la névrose qui sont proches, combattre pour son art et sa liberté.
Le décor, déjà splendide du Théâtre du Roi René, l’est davantage. La scène est transformée en atelier, rempli de sculptures en pleine création. Cette atmosphère nous propulse dans l’univers de ce génie, de cette femme aux mains d’or, brûlant d’un désir d’émancipation.
La jeunesse affronte la vieillesse et même si les corps se confrontent, ils s’aiment, s’animent et se confondent en rythme. Lola Zidi vole et tourbillonne au son des lettres de Rodin, en voix off. La danse lui permet de créer la fougue de leur amour qui la consume. Les mots, lus par Gérard Depardieu, résonnent en nous et nous bouleversent.
Le destin de Camille Claudel est certes scellé, mais la beauté de cette pièce et la puissance des comédiennes, nous permettent de mieux percevoir son authenticité et d’aimer la femme, au-delà de l’artiste.
Impressionnante interprétation, pleine d’énergie, qui donne vie à l’artiste Camille Claudel
Bravo à ces deux grandes artistes Hélène et Lola ZIDI !!