Léonore Confino et Catherine Schaub ont observé, un temps, un collectif de jeunes comédiens. De cette rencontre est né un spectacle : Parlons d’autre chose. Huit filles et un garçon qui prennent la parole et reflètent la génération connectée d’aujourd’hui. Ils s’interrogent sur leur avenir et leur condition. La place de la femme et le rapport à l’homme sont mis à rude épreuve. L’amour est rejeté car il est secrètement désiré et attendu. Les plaintes s’accumulent, la saturation est perceptible.
Les comédiens nous dresse le portrait d’un monde en crise, rempli de complexes et de désillusions. Une société en plein naufrage. Pour échapper aux inquiétudes, ils se rassemblent et forment un groupe, à la vie, à la mort. Chacun a ses caractéristiques et ses différences. Ensemble, ils imaginent un monde idéal et s’interrogent sur l’avenir. Ils se déhanchent au son de Lady Gaga, font des soirées où on filme tout, pour se souvenir des bons moments, des moments de vie. Ils restent connectés les uns aux autres quoiqu’il arrive pour se soutenir.
Seulement, un soir, tout dérape. Les filles s’en prennent au garçon, comme si elles avaient retenues trop de violence contre tout. Elles se vengent, sans raison, sur le seul homme de la bande. Son sexe étant un prétexte pour évacuer leur rage. Crachats, brûlures… L’humain est imprévisible. Rongées par la culpabilité, l’ordre sera rétabli, le pardon au goût du jour.
Un spectacle vivant et plein d’humour, avec une mise en scène qui créait une belle choralité. Les tableaux s’enchainent avec dynamisme et second degré. Le spectateur se laisse porter par cette communauté asphyxiée par l’incertitude.