Le Champ des possibles, est le troisième volet d’Élise une épopée autofictionnelle écrite, interprétée et mise en scène par Élise Noiraud au Théâtre du Rond-Point. Une bouffée de tendresse et d’humour régressive qu’Élise Noiraud porte avec brio !
Avec Élise, une pièce de Théâtre qui se lit comme un journal intime, Élise Noiraud traverse successivement l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. Dans Le Champ des possibles, Élise a 19 ans. Baccalauréat en poche, elle quitte son petit village de Poitou-Charentes et surtout le cocon familial pour rejoindre une Université de Lettres à Paris.
Plongée dans le grand bain, elle ira de découvertes en surprises et d’étonnements en désillusions. Autant d’états qui parsèmeront le chemin de la maturité et de son entrée dans l’âge adulte. Un monde dans lequel la lutte et la mélancolie ne sont jamais bien loin.
Avec ce texte, Élise Noiraud accorde une attention centrale aux rapports aux autres. Ces autres qui nous fascinent, qui nous inspirent, qui nous aiment et qui parfois nous oppressent. Cet autre qui dévoile en nous des terreurs et des incertitudes insoupçonnées. L’autrice et comédienne se penche notamment sur la relation mère/fille. Un rapport délicat dans lequel la dépendance de la mère rend difficile l’émancipation de sa fille. Dans Le Champ des possibles, la mère d’Élise est une mère poule culpabilisante et étouffante qui ne parvient pas à couper le cordon. Élise Noiraud interroge cette difficulté à s’affranchir de l’être aimé, de sa famille, pour devenir un être à part entière. Au-delà de son récit intime elle dépose sur le plateau un récit universel dans lequel chacun reconnait un pan de son histoire personnelle.
La toile de fond est sérieuse mais la forme casse la gravité en insufflant sur la scène du Théâtre du Rond-Point un vent d’ironie et de malice. À l’instar d’Andréa Bescond dans Les Chatouilles ou encore de Marie-Magdeleine dans G.R.A.I.N, Élise Noiraud épatante, porte le flambeau du seule en scène épuré dans lequel elle interprète toute une galerie de personnages familiers : la conseillère d’orientation déjantée, l’agent immobilier véreux, l’association d’étudiants babas cool, l’employeuse bourgeoise et chauvine… Une délicieuse régression à un âge où tout semble encore possible !