Le show incessant, en mettre plein à la vue à travers le rituel permanent du théâtre dans le théâtre, ainsi s’annonce la mise en scène des Nègres de Jean Genet par Robert Wilson. Mascarades, moqueries et jeux de rôles s’entremêlent au milieu des noirs qui affrontent les faux blancs dans un univers où tout semble permis.
La dynamique ambiante répartie l’intérêt entre questionnements identitaires, pouvoir et le lâcher prise à travers la fête et le rire. Malheureusement, le propos reste trop anecdotique, sans contenu réel. Nous nous interrogeons sur le sens, la direction, que le metteur en scène souhaite offrir au texte de Genet.
Cependant, nous sommes séduits et émerveillés par la forme que prend la scénographie, époustouflante de couleurs, d’esthétisme, d’inventivité et de symbolique. La scène du Théâtre de L’Odéon est métamorphosée. Robert Wilson créait un univers unique, lointain et imaginaire dans lequel les lumières et les costumes nous entrainent au-delà du plateau et de ses murs figés.
L’intérêt se situe également dans les changements de rythme, au cœur de la mise en scène. D’une lenteur inquiétante, feutrée et langoureuse, nous passons à une énergie envoûtante et endiablée, à une danse de célébration, une ode à la vie. De plus, l’amusement que prennent les comédiens, qui sont tous concernés par leur propre rôle, renforce la vitalité et la beauté qui émanent de cet ensemble étonnant.
Les Nègres, texte de Jean Genet mise en scène de Robert Wilson
Avec Armelle Abibou, Astrid Bayiha, Daphné Biiga Nwanak, Bass Dhem, Lamine Diarra, Nicole Dogué, William Edimo, Jean-Christophe Folly, Kayije Kagame, Gaël Kamilindi, Babacar M’Baye Fall, Logan Corea Richardson, Xavier Thiam, Charles Wattara
Jusqu’au 21 novembre 2014