The Encounter, d’après Amazon Beaming de Petru Popescu par Simon McBurney

the encounterAvec The Encounter, adapté du roman Amazon Beaming, de Petru Popescu, le metteur en scène Simon McBurney, nous fait vivre, au Théâtre de L’Odéon, une expérience inédite. En 1969, le photographe-reporter Loren Mcintyre, se rend dans la jungle, entre le Brésil et le Perou, à la rencontre de la Tribu des Mayoruna, actuellement menacée par des géants pétroliers. Quelques années plus tard, il raconte ce voyage extraordinaire à l’auteur Petru Popescu qui en fait un roman.


Pour vivre cette traversée épique, sauvage et surtout spirituelle, Simon McBurney créait pour les spectateurs, une expérience sous casque. Grâce à un dispositif pointu en matière de nouvelles technologies sonores, Simon McBurney contrôle et invente, en direct, depuis la scène tout ce que nous entendons pendant deux heures. Narrateur de ce récit et interprète du personnages de Loren Mcintyre, il dirige sa voix dans plusieurs directions, faisant émerger un environnement et des mouvements tantôt dans notre oreille gauche, parfois dans notre oreille droite. Ses paroles nous entourent, nous accompagnent et nous entrainent avec lui dans cette aventure, comme si au creux de notre oreille, nous étions directement concernés, mis dans la confidence. L’ambiance de l’autre bout du monde nous englobe, nous ressentons la chaleur humide, nous percevons les dangers de la jungle, agacés par les bruits des moustiques et intrigués par la noirceur de la nuit. Simon McBurney est un inventeur à part entière. Il ne se sert que de sa voix, de bouteilles d’eau et d’enregistrements pour ramener sur une scène dépouillée, tout un paysage exotique et mystérieux. the encounter 2

C’est seulement à la sortie du spectacle, lorsque le spectateur revient à sa réalité qu’il constate toute l’importance de l’ouïe dans son imaginaire. Toute la facilité avec laquelle le moindre son provoque des associations et des réflexes qui intuitivement projettent des images et nous transportent dans un ailleurs. Le spectateur oublie la scène presque vide du Théâtre de L’Odéon pour partir dans l’aventure que Simon McBurney lui présente intimement. Il créait son propre décor, sa propre traversée. Le metteur en scène propose davantage qu’une expérience sous casque et qu’une expédition. Il transforme le spectateur en metteur en scène et en scénographe de sa propre pièce. Ce genre de théâtre et de parti pris est osé et se déconnecte du théâtre tel qu’on le connait car le spectateur se détache du plateau. L’imaginaire est au centre de ce travail sensoriel, dans lequel chacun est dans sa bulle tout en étant tous ensemble.

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