Je parle à un homme qui ne tient pas en place, de Jacques Gamblin et Thomas Coville au Théâtre du Rond-Point

je parle à un homme qui ne tient pas en placePendant trente jours, des océans ont séparés le comédien Jacques Gamblin et le navigateur Thomas Coville. Trente jours pendant lesquels l’un a écrit à l’autre, quotidiennement, malgré le silence. Trente jours, deux solitudes et une amitié. Trente jours, un plateau de Théâtre, une mer et deux hommes qui ne tiennent pas en place. Ils ont fait de leur épopée un spectacle à découvrir au Théâtre du Rond-Point : Je parle à un homme qui ne tient pas en place.

Homme curieux et ami fidèle, Jacques Gamblin nous relate ses échanges souvent restés sans réponses. Des récits intimes et tumultueux dans lesquels il s’interroge sur son rapport à l’autre et à lui-même. Qu’est-ce que donner à l’autre ? Comment recevoir ? La distance abat toute forme de pudeur. Elle protège et ouvre la parole. Sans tomber dans le narcissisme, même s’il s’agit de parler de lui, Jacques Gamblin est un ami dévoué et encourageant. Un supporter admiratif face aux vents et marées et un pilier empathique et réconfortant face à la défaite de son comparse. Un partenaire avec lequel il traverse la même incertitude devant cette vie qui se construit chaque jour. Au nom du grand frisson ils acceptent l’instabilité et le déracinement. Ils ont tous deux envie de vivre la grande aventure, de goûter à l’expérience unique, de prendre des risques, sur une scène de Théâtre ou sur un voilier.

Jacques Gamblin nous offre une belle part de son intimité. Il se met en danger face à l’autre, incertain de ses réactions, comme devant le public que nous sommes. Dépendant de ses échanges envers un homme qui ne tient pas en place…
Il se livre à nous avec fantaisie et poésie. Cet homme de cinéma qui nous a si souvent touché. Ce comédien sensible et singulier à la voix feutrée, qui déambule sur le rythme envoûtant du chanteur guitariste José Larralde « Del cielo la onda noche, se oye del viento la serenata, tucas la noche prende, en la negra cimba de mi araucana »
Il oscille entre réflexions sur la parole, pas de tango, poésie et joies. Un précieux moment de vie et d’amour. Avant tout, une histoire de mots et de liens. Comprendre, raconter et rêver ! Tout cela bercé par la scénographie ingénieuse et épurée de Pierre Nouvel qui nous offre le monde et ses grandes eaux vertigineuses.

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